Var-Matin : 23 Octobre 2012

Certes, la ville n’est pas en tête du classement de l’OMS, mais elle se place en 5e position des villes les plus polluées de France en nombre de particules fines dans l’air. Un risque avéré pour la santé

Mauvaise nouvelle, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) a annoncé, dans son rapport 2012 sur la qualité de l’air, que 95 % des citadins d’Europe respirent un air pollué, principalement par les particules fines. Pour Jacqueline McGlade, de l’agence :« La pollution atmosphérique réduit notre espérance de vie de près de deux ans dans les villes et les régions les plus polluées.»

À Toulon comme ailleurs, le risque sanitaire le plus grave est lié à la concentration des particules fines dans l’air : PM10, pour leur taille inférieure à 10 micromètres. Or, elles sont de 31 microgrammes par m3 dans l’air par an alors que le plafond recommandé par l’OMS est fixé à 20. On sait aujourd’hui que ces PM10 sont à l’origine de maladies cardiaques et respiratoires et que les asthmatiques doivent y faire attention.

Pour donner un point de comparaison, Paris en a 38 µg/m3, Antibes 34 µg/m3, Lyon et Nice 33 µg/m3. Dans le monde, Toulon est donc plus polluée que Londres (29 µg/m3), Madrid (26 µg/m3), ou la supposée très fumeuse Amsterdam (24 µg/m3).

Aussi polluée que Marseille

Au même niveau de pollution dans l’air que Toulon, on trouve Marseille et Valenciennes. En Europe, la cité du Faron est donc aussi polluée que Dresde en Allemagne, Ancone en Italie, Opale en Pologne ou encore Košice en Slovaquie. Si vous n’êtes pas trop attachés au rugby et cherchez à déménager dans une autre ville française, optez pour Angers, Limoges, Le Mans ou Saint-Brieuc, où les PM10 mesurées s’élèvent à 18 µg/m3.

Pour les particules encore plus fines, les PM 2,5, l’OMS ne possède pas de chiffres pour Toulon. Quatre villes de France sont référencées : Paris (22,9 µg/m3),Le Havre (17,7 µg/m3), Rouen (16,2 µg/m3) et Toulouse (13,9 µg/m3). L’urgence à réduire la pollution en ville est encore une fois démontrée.

Même si l’usage de la voiture a baissé entre 2005 et 2011, passant de 65 % à 60 %, selon l’adjoint aux transports Yannick Chenevard. On attend l’inauguration des parcs-relais permettant de diminuer l’usage de la voiture en centre-ville. D’ici là, le mieux reste encore de prendre les choses en main, en ayant le réflexe vert : transports en commun et vélo. Le nombre de pistes augmente d’autant plus que l’on s’en sert.

Laura Fournier (lfournier@nicematin.fr) et Matthieu Dalaine (mdalaine@nicematin.fr)