VAR-MATIN du 22 mai 2018 – article rédigé par Paul-Henri Coste
Métropole TOULON
La légalité des travaux en cours sur les boulevards toulonnais est contestée par les membres du Collectif tramway. Une nouvelle fois, ils veulent saisir la justice et dénoncent les marchés.
«Le Collectif tramway constate avec regret que les responsables de l’agglomération agissent au mépris de la légalité». Les associations réunies dans le collectif ne désarmant pas pour mettre un tramway sur les rails à Toulon, lancent une nouvelle tentative contre TPM, l’agglomération, devenue métropole.
Ils considèrent, en effet, que les travaux actuellement en cours sur les boulevards du centre toulonnais (du carrefour Villevieille à Bir-Hakeim) sont hors la loi et l’annoncent dans un communiqué publié hier.  
Pas décidés à laisser passer une occasion de monter au créneau, ils s’apprêtent à saisir le tribunal administratif pour contester les marchés signés par la métropole, en avançant deux arguments principaux.
Ni déclaration d’utilité publique…
«Les travaux ne sont pas compatibles avec la déclaration d’utilité publique (DUP) Tramway toujours en vigueur enragent les responsables du collectif. Tant que la DUP de 2005 reste en vigueur, l’emprise du tramway ne peut être affectée à un autre usage. C’est précisément ce que tente le marché de travaux incriminé du 28 mars 2018, qui prévoit l’aménagement de 12 stations avec des quais spécifiques pour le bus BHNS (Bus à haut niveau de service, NDLR)»
Ni plan de déplacement urbain
Le collectif note, par ailleurs, que «les travaux ne sont pas non plus compatibles avec les orientations que TPM a retenues dans son tout récent Plan de déplacements urbains (PDU)».
Selon le collectif, le PDU préconise «un moindre recours à l’automobile, une circulation apaisée, le passage de 4 voies de circulation auto à 2 seulement, des trottoirs élargis et un positionnement des 2 voies jumelées de passage du Transport en commun en site propre au nord du boulevard de Strasbourg». Autant d’axes que les pro-tramway ne voient pas apparaître dans les marchés passés.
«Ce programme de travaux ignore également l’engagement du PDU de réserver des emplacements de voirie pour les livraisons. En bref, par ce marché, TPM tourne le dos à ses propres intentions» ironise le collectif.
En vrac, il peste aussi contre «la suppression de 23 arbres et la plantation de 12 nouveaux sujets seulement», et la place laissée aux cycles dans des voies bus paraissant trop étroites.
Quelles conséquences?
«L’ambition du Collectif Tramway n’est pas de gagner procès sur procès, assure la structure, en rappelant cependant avec malice que le tribunal administratif lui a déjà donné raison à quatre reprises. Sa seule ambition est d’obtenir la réalisation du tramway que les habitants de TPM attendent».
Dans le cas présent, la requête qu’il s’apprête à présenter à la justice ne peut faire l’objet d’un examen en urgence et ne pourra donc pas interrompre les travaux en cours. En attendant que la justice se prononce – et quelle que soit la décision qu’elle rendra au final – la procédure peut, en revanche, donner lieu à des échanges politiques virulents à l’approche de la prochaine campagne municipale sur un sujet qui s’invite avec une inlassable régularité dans les débats toulonnais.
P.-H.C.
phcoste@nicmeatin.fr
Le collectif annonce fédérer autour de la promotion du tramway, les associations et syndicats suivants :
Acténergies, Association hyèroise pour les transports ferroviaires (Hyères), ATTAC-Var, CIL de La Coupiane Valsud (La Valette), CIL Abel Gance-Paix et environnement (La Garde), CIL des 3 B (Le Pradet), Comité des usagers du transports (CUT) du Pradet, Fédération nationale des usagers des transports FNAUT-PACA, F.S.U.83, INDECOSA-CGT Var, Le Pradet environnement, Toulon@Venir, Toulon Var Déplacement (TVD).