Var-Matin du Vendredi 12 Janvier 2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour Toulon @ Venir, l’échelle de la métropole est trop petite.

Pour l’association citoyenne, l’année 2018 s’ouvre sur de nouveaux défis. En tête, le Schéma de cohérence territoriale, qui planifie le développement de demain.

Voila une peu plus d’un an qu’elle a pris la suite de Valentin Giès, à la tête de Toulon @ Venir,

Alors que l’association présentera ses vœux à ses adhérents et sympathisants ce soir, autour d’une galette, Anne-Marie Reboul revient sur les sujets qui les préoccupent, elle et les membres de la structure.

Quel bilan tirez-vous de cette première année de présidence de Toulon @ Venir ?

Notre vocation est de faire du décodage en direction des citoyens, en manque d’information et de concertation. Pour cela. Nous avons mis en place des ateliers de travail thématiques – sur l’économie, les transports et l’urbanisme. Ça a fait un flop et peu de monde y a participé : les gens sont consommateurs d’information, mais la décrypter prend du temps…

Mais nous avons quand même fait ce travail thématique et sommes arrivés à la conclusion que le fil conducteur, c’est la métropole, qui permettra une vision d’aménagement sur le long terme. Sauf que le périmètre de Toulon-Provence-Méditerranée nous semble une trop petite échelle : il faut tenir compte des zones de chalandise plus importantes, de bassins d’emploi élargis et de flux de population bien au-delà.

C’est ainsi que, dernièrement vous vous êtes particulièrement penchée sur la révision du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) Provence-Méditerranée (1). Quelle est votre inquiétude ?

Le problème, c’est que ce SCoT est vide !

Il énumère des objectifs généraux, enfile des vœux pieux. Mais ne définit pas précisément la croissance urbaine, ne contient pas de PCAET (Plan climat-air-énergie territorial, en cours, NDLR)…Ce qui fait qu’il ne tient pas compte du Schéma régional air climat énergie. Quand aux transports, le Plan de déplacement urbain (P.D.U.) doit être compatible avec le SCoT. Or celui-ci prévoit, pour l’heure, deux lignes de Transport en commun en site propre (T.C.S.P.), tandis que le PDU est fait pour quatre lignes à haut niveau de service. Il n’aurait donc pas du être approuvé, mais cela s’est quand même fait en attendant la révision du SCoT. Quand au volet maritime, on a tout aussi peu d’indications…

En matière de transport, quelles sont vos préconisations ?

D’abord que le T.C.S.P. soit réellement en site propre à 100%, et non pas à 70%. Par exemple, du côté de Saint-Jean-du-Var, il ne l’est pas, donc on n’améliore pas la circulation. Par ailleurs le B.H.N.S. (Bus à haut niveau de service – NDLR) n’a pas une capacité très importante, donc il n’est pas rentable et manque d’ambition.

Avez-vous le sentiment d’être entendue et que votre mobilisation remporte des victoires ?

En 2015, nous avions obtenu le retrait du permis de construire du pôle multimodal de Sainte-Musse, qui ne respectait pas la déclaration d’utilité publique, axée sur un projet de tramway. Plus proche de nous, la fin du quai de croisière de quatre cents mètres : là, il y a eu une mobilisation régionale. On voit bien que devant l’opinion, il peut y avoir du changement

Du coup, on entend régulièrement que les associations sont responsables du retard pris sur le plan de déplacement urbain. Qu’en dites-vous ?

Les associations n’empêchent pas les projets, elles veulent seulement qu’ils soient conformes à la loi !

Propos recueillis par Virgine Rabisse (vrabisse@varmatin.com)

(1) Son périmètre s’étend sur trente-deux communes, comprenant Toulon-Provence-Méditerranée, mais aussi Sud Sainte-Baume, la communauté de communes de la Vallée du Gapeau et Méditerranée-Pore des Maures.