La Marseillaise du 28 décembre 2018 – article rédigé par Thierry Turpin

Enquête :

L’avis d’enquête publique concernant la réalisation d’un parking de 350 places sur les terre-pleins portuaires de Toulon soulève des questions portées par le monde associatif.

C’est le jeu du débat démocratique que de permettre aux citoyens et à leurs vigies de décortiquer les projets en cours pour voir s’ils répondent bien à l’intérêt général et aux contraintes environnementales. Histoire de donner un peu de piment à une consultation publique qui sans cela pourrait paraître bien terne. Il faut dire que dans le Port du Levant, le monde associatif est plutôt bien rodé à l’exercice.

Ici, c’est l’ombre profilée de la future construction d’un parking de 350 places aux abords de la gare maritime qui donne lieu au remue-méninges et à l’offensive.« Nous nous souvenons d’un ancien attachement de nos élus à l’ouverture des perspectives maritimes aux habitants et sommes décontenancés par le projet qui fera un écran de plus de 160 m de long », commence l’équipe de l’association Toulon@Venir.

La Chambre de commerce et d’industrie du Var estime de son côté avoir répondu à ces exigences et met en avant l’ouverture de la terrasse aux visiteurs et annonce « un projet d’architecture et une promenade urbaine, qui permet de contribuer encore davantage à rouvrir le Port de Toulon et l’accès à la rade aux Toulonnais. »

Encore un dialogue de sourds ? « Rien de nature à compenser la perte de perspective maritime, déjà entamée il y a quelques années par la construction du Palais du commerce et de la mer », répond l’association citoyenne pour qui « cette assertion paraît particulièrement cynique ou déconnectée des pratiques, des usages et des parcours des habitants des quartiers environnants ».

Parmi les autres griefs, Toulon@Venir évoque le manque de prise en compte des incidences sur l’environnement de ce type de construction, avec « un maintien voire un accroissement du trafic des ferries en cœur historique de ville ». L’association rappelle que « les navires et les flux de circulation qu’ils engendrent sont une source notable de pollution ».

Le trafic automobile est également pointé du doigt en faisant remarquer que « ce projet facilite le stationnement des véhicules particuliers en cœur urbain alors que les réflexions avancées en termes de déplacements proposent de les maintenir hors des villes en créant des parkings relais desservis par des transports en commun ».

Une démonstration bien rodée qui permet aux militants de remettre sur la table le projet avorté du tramway et de rappeler que « l’agglomération toulonnaise fait partie de celles pour lesquelles la Commission européenne relève que la situation reste très préoccupante avec des populations soumises à des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) très élevés ».

Thierry Turpin