Les indicateurs de l’attractivité économique de l’aire toulonnaise sont inquiétants à l’aube de 2015.

  • Classement de Toulon en 23e position des villes étudiantes françaises dans le magazine l’Etudiant.
  • Rejet de la candidature de TPM pour faire partie de la French Tech.
  • Mauvais bilan pour la zone franche urbaine.
  • Difficultés majeures de logement.
  • Classement de Toulon au 36e rang français en matière de transports et déplacements dans l’Express.

L’agglomération toulonnaise, au 9e rang français en terme de démographie est loin derrière un groupe de tête composé des villes que l’on retrouve souvent dans chacun des classements aux premières places : Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Montpellier, Rennes, Marseille et Toulouse. Au lieu de figurer dans ce peloton de tête, nous sommes relégués en 3e division dans des classements comme celui de l’Etudiant, qui ne place pas Toulon dans les métropoles, ni dans les grandes villes mais dans les villes moyennes.

Nous avons cherché à savoir les causes de ces retards.

Pour cela nous avons étudié dans le détails les indicateurs INSEE de 4 agglomérations de taille sensiblement équivalente à Toulon, et considérées comme des villes dynamiques.

Nous vous proposons de télécharger l’étude complète réalisée par Toulon @ Venir ici :

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Communiqué de presse :

2014-11-24 Communiqué de presse – Attractivité de Toulon

Les dossiers INSEE nous ayant servis comme source sont à télécharger ci-dessous :

2014-11-16 Insee – Unité urbaine Grenoble – Dossier complet

2014-11-16 Insee – Unité urbaine Montpellier – Dossier complet

2014-11-16 Insee – Unité urbaine Nantes – Dossier complet

2014-11-16 Insee – Unité urbaine Strasbourg – Dossier complet

2014-11-16 Insee – Unité urbaine Toulon 00757 – Dossier complet

 

Les conclusions de notre étude basée sur les indicateurs économiques de l’INSEE sont récapitulées ici :

Un constat sans appel

Démographie et emploi :

  • Notre ville attire 8 fois moins les jeunes que les agglomérations dynamiques de taille similaire.
  • La part de cadres et profession intellectuelles supérieures dans les villes dynamiques est 86% plus élevée qu’à Toulon !
  • Les 4 villes dynamiques proposent 25% d’emplois de plus que le nombre d’actifs de la zone considérée ! A l’inverse, Toulon est très en retard avec moins d’emplois proposés que d’actifs ayant un travail.
  • Dans les villes dynamiques, il y a 62% de salariés travaillants à une production exportée de plus qu’à Toulon ! Cet indicateur est à nouveau un marqueur de notre manque d’attractivité et de compétitivité sur le marché national et plus encore international.
  • Dans les 4 agglomérations dynamiques retenues : les transports en communs sont utilisés en moyenne par 19% des salariés contre 8.3% à Toulon, soit un taux d’usage supérieur de 128% à l’usage du réseau toulonnais.

Logement :

  • L’utilisation d’un nombre important de logements en résidences secondaires est un facteur aggravant pour les tensions sur le marché du logement locatif dans l’aire toulonnaise
  • Sur le plan du logement social, l’unité urbaine de Toulon est en retard, avec 9.9% de logements sociaux contre une moyenne de 11.5% de logements sociaux dans les villes dynamiques, soit un retard de 16% pour Toulon.
  • De plus, le pourcentage de logements sociaux sur l’unité urbaine toulonnaise a diminué entre 2006 et 2011, ce qui traduit à l’évidence un manque de volonté politique pour améliorer la situation de nos concitoyens. Dans le même temps, il était en croissance dans les villes dynamiques.

Formation et enseignement supérieur :

  • Par rapport aux chiffres de Toulon, les jeunes des villes dynamiques sont 40% de plus à être scolarisés entre 18 et 24 ans.
  • La proportion d’étudiants dans les unités urbaines dynamiques est en moyenne de 11,2%. A Toulon, elle est égale à 2,7%, soit moins de 4 fois moins que dans les villes dynamiques.
  • La proportion de diplômés du supérieur est 45% plus forte dans les villes dynamiques qu’à Toulon.

Fiscalité :

  • L’aire toulonnaise n’est pas pauvre comme certains se plaisent à le faire croire, mais légèrement moins riche que les agglomérations dynamiques. Il n’y a donc aucune raison à ce que les équipements de notre agglomération soient inférieurs à ceux des agglomérations dynamiques

L’ensemble des indicateurs de dynamisme économique de l’unité urbaine toulonnaise montre un retard très important dans notre dynamisme économique sur tous les points. Aucun indicateur ne place Toulon devant une des villes dynamiques.

Nous déplorons vivement cette situation, d’autant que Toulon a des atouts immenses et inégalables en terme d’attractivité, de par sa situation géographique, sa préservation naturelle, son climat, son histoire et son art de vivre.

De plus, nous avons montré que les revenus moyens des foyers toulonnais sont proches de la moyenne nationale, ce qui montre que les moyens de faire évoluer cette situation inacceptable existent, et qu’il ne dépend que de la volonté politique.

Comment redynamiser l’agglomération toulonnaise ?

Le dynamisme économique de l’agglomération toulonnaise souffre d’un manque d’activité économique, puisque le nombre d’emplois proposés est tout juste égal à celui des actifs salariés. Ce manque est surtout focalisé sur un déficit en emplois de cadres et de professions intellectuelles supérieures, correspondant à un manque d’entreprises exportatrices en dehors de notre territoire.

Ce manque d’activité économique est la conséquence d’un déficit sur trois piliers économiques :

  • Logement : en raison d’un nombre important de résidences secondaires, et en raison d’une politique du logement social défaillante, se loger est compliqué pour les actifs, ce qui ne les incite pas à venir.
  • Transports : Seuls 8.3% des actifs utilisent les transports en commun pour aller au travail, ce chiffre est multiplié par plus de 2 dans les villes dynamiques avec 29% des salariés qui utilisent les transports en commun.
  • Enseignement supérieur et écosystème de la recherche innovation : avec 2.7% d’étudiants, Toulon est très loin de la moyenne des villes dynamiques: 11,2 % d’étudiants.

Il est donc nécessaire d’engager des mutations profondes sur chacun des ces piliers afin de créer les conditions d’un développement de l’attractivité économique sur notre territoire. Les mesures correspondantes à ces trois piliers peuvent être les suivantes :

  • Logement : respect de la loi SRU. SI le retard est très important à combler et ne le sera pas en un temps court compte tenu des contraintes locales, des mesures doivent être prises pour que par exemple un pourcentage de 30% de logements sociaux soit respecté chaque année dans la construction de nouveaux logements, tous types confondus. 
  • Transports :
    • Création d’une ligne de tramway Est-Ouest dans l’agglomération. Ce qui est rassurant est que les ressources fiscales de notre agglomérations ne sont pas très différentes de celles d’agglomérations ayant construit 4 lignes de tramway et ayant une population plus réduite : Montpellier ou Strasbourg par exemple.
    • Renforcement fort du réseau TER afin d’offrir des alternatives réelles à la voiture dans toute l’aire urbaine. 
  • Enseignement supérieur :
    Compte-tenu de la taille de notre agglomération, 9e de France en matière de  démographie, il est de la plus haute importance de voir notre université croître fortement, en axant les efforts sur les spécificités et les atouts de notre territoire. Le développement de notre université doit également aller de pair avec le développement de l’écosystème “entreprises innovantes” sur notre territoire (voir après).

Ceci nous amène donc logiquement à un besoin indéniable d’ambition en matière de dynamisme économique, avec une évolution se faisant si possible à rythme soutenu.

En considérant les atouts de Toulon, une possibilité serait de faire de Toulon un territoire d’émergence de start-up dynamiques, à l’instar de la Silicon Valley. Nos atouts sont d’ailleurs pour partie ceux de San-Francisco : climat, environnement préservé, art de vivre… Reste que rien n’est aujourd’hui fait pour cela.

Notre proposition est de construire à Toulon le pendant de la Halle Freyssinet à Paris (13e) qui deviendra en 2016 le plus grand incubateur du monde, avec 30.000 m² de surfaces destinées à accueillir 1000 start-up innovantes, tous secteurs confondus.

A Toulon, il serait pertinent de créer ou de rénover une surface de 10.000 m² entièrement dédiée aux start-up innovantes (300 start-up), à proximité des transports en communs, et des logements déjà disponibles, par exemple sur le site de Chalucet.

Un telle initiative permettrait d’engager des grandes campagnes de communication destinées à faire de Toulon un territoire d’attractivité économique pour les jeunes entreprises innovantes de toute la France. Ainsi, notre ville pourrait compenser assez rapidement son retard accumulé depuis de longues années en accueillant des entreprises à fort potentiel de croissance, permettant un rééquilibrage accéléré de notre économie.

Il est toutefois important de rappeler que ce type d’écosystème est dépendant de la capacité à atteindre une taille critique engendrant un effet d’entrainement. Ce type de lieu doit donc être exclusivement dédié aux start-up innovantes, et non partagé en plusieurs entités aux activités assez éloignées.

En conclusion, un tel choix politique ferait entrer pleinement Toulon dans la société de l’innovation avec une possibilité de rattraper rapidement le retard abyssal pris depuis des générations, avec en plus un message fort envoyé à la France et à l’Europe… Ce qui nous manque aujourd’hui !