la_marseillaise_logofr2

2 juin 2015 rédigé par Guillaume de Saint Vulfran

Ligne nouvelle. L’association Toulon@venir et la FNAUT Paca interpellent le secrétaire d’État aux Transports sur le dossier et défendent la réalisation d’une infrastructure entre Toulon et Marseille.

Les Toulonnais à l’appel

Il fallait marquer le coup pour que Paris ne cède pas aux sirènes niçoises sur le dossier. Alors l’association Toulon@venir et la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) (et ses délégations varoises et régionales) ont adressé deux courriers au socialiste Alain Vidalies, secrétaire d’État aux Transports. Histoire de lui rappeler leur position, tandis que certains élus et responsables associatifs des Alpes-Maritimes plaident (encore) pour le plus court chemin, remettant en cause (encore) le tracé dit « des métropoles », avec ses différentes phases actées par l’État.

Multiplier les trains quotidiens

« Nous voulons faire valoir les intérêts de l’aire toulonnaise dans ce dossier, tout en gardant une logique régionale », affirme Valentin Gies, président de Toulon@venir, qui a aussi doublé son courrier au ministre de l’Écologie et aux présidents de TPM, de la Région et du Département (en date du 17 mars). « Il faut impérativement améliorer le trafic des trains du quotidien et cela passe par la construction d’une nouvelle infrastructure entre Marseille et Toulon : c’est une priorité absolue ! », poursuit-il. « Aujourd’hui la situation n’est pas acceptable pour relier demain les deux métropoles que seront Marseille et l’aire toulonnaise. Avec trois trains à l’heure… On doit disposer d’un vrai réseau express régional cadencé, comme s’étaient engagés tous les élus le 21 décembre 2011. Cela signifie huit trains à l’heure aux heures de pointe si l’on veut un vrai report modal, alternatif, sur le TER. Une ligne de bord de mer au service de la population. » Pour Philippe Cretin, président de la FNAUT Paca, si le tronçon Centre-Est Var-Mougins de la ligne nouvelle devait être prioritaire au tronçon Toulon-Aubagne, « les trains desservant Nice seraient certes accélérés, mais il n’en résulterait aucune augmentation de trafic car le goulet d’étranglement Aubagne-Toulon subsisterait ».

Contournement de Toulon : non!

Et de réaffirmer son opposition au contournement de Toulon : « L’intérêt général c’est d’éviter les gares aéroports en pleine campagne. Il faut arriver en centre-ville, si l’on veut désengorger les noeuds ferroviaires et les autoroutes », poursuit- il. Une des raisons pour laquelle la FNAUT a préconisé le tracé d’une ligne nouvelle entre Aubagne et Toulon par le plateau de Signes : « Avec des tunnels, c’est celle qui aura le moins d’impact sur l’habitat, les territoires agricoles et la nature, en évitant Siou- Blanc, notamment. » Une voie qui permettra, selon Philippe Cretin, de multiplier le trafic régional sur le bord de mer, les TER à grande vitesse et les intercités. Une option qui a été retenue par Réseau ferré de France, comme le rappelle le responsable de la FNAUT.

Pour une halte à Signes

Mais pas que : « Le tracé sur le plateau de Signes est aussi une opportunité pour faire de l’aménagement du territoire. L’aire toulonnaise est contrainte en termes d’espace, mais avec Signes et sa zone industrielle, elle possède un énorme potentiel de développement. On peut desservir la zone, le circuit du Castellet et l’aérodrome, en mettant à l’étude un gare TER grande vitesse. Réseau ferré de France a accepté d’en faire une hypothèse de travail », affirment Valentin Gies et Philippe Cretin. Ce dernier poursuit : « Souhaitant l’amélioration de tous les services ferroviaires, la FNAUT a approuvé le contenu de la première phase de travaux retenue par l’État : traversée souterraine de Marseille, quatrième voie entre Marseille et Aubagne, ligne nouvelle entre Nice et Mougins [avec le début des travaux à l’horizon 2017, ndlr]. Elle approuve également la deuxième phase de travaux concernant les sections Aubagne-Toulon et Mougins- Est Var. » En attendant, l’État a aussi acté la mise en place d’un observatoire du foncier sur le tracé entre Aubagne et Toulon. A suivre donc. G. DE SAINT VULFRAN