La Marseillaise – vendredi 10 février 2012

Transport. Le Collectif Tramway repart à l’offensive et conteste devant la justice une décision prise en catimini en bureau communautaire.

3ème recours devant le tribunal administratif…déposé.

Hubert Falco cultive le doute et fait tout passer en catimini, voire dans l’illégalité“, commence mercredi après-midi, devant la presse, Jean-François Guyetand, le président du Collectif Tramway. Le ton est donné.

La cause de cette nouvelle offensive médiatique et juridique du mouvement associatif : la décision prise par le président de T.P.M. de faire voter, le 19 septembre dernier, en bureau communautaire, l’abandon du tramway.

C’est un acte administratif d’une extrême gravité qui a agi comme un déclencheur“, explique à ses côtés Valentin Gies, porte-parole du collectif.

On n’a donc pas hésité à aller au Tribunal administratif une troisième fois…“, reprend ce dernier, en expliquant que la loi exige que les grands aménagements, comme ici, qui ont des répercussions économiques importantes, doivent impérativement être discutés en conseil communautaire. Le bureau n’étant adapté qu’à  la gestion opérationnelle, uniquement.

Or ici on est dans l’ossature même de l’agglo‘. Le fondement de notre recours nous paraît donc intouchable !“, argumente-t-il.

“Il faut vous mettre en conformité !”

Pour mémoire, le collectif a déjà saisi par deux fois précédemment le T.A. sur ce même dossier tramway. Ces deux premiers recours, sur lesquels le tribunal n’a pas encore été amené à statuer, concernent la réalisation des travaux du B.H.N.S. (bus à haut niveau de service). Travaux qui s’opposent ni plus ni mois à l’exécution de la D.U.P. (déclaration d’utilisé publique) votée….dans laquelle, nous rappellent les bénévoles, seul le tramway est mentionné.

Deuxième point d’achoppement : le plan local d’urbanisme qui est actuellement en révision, et ce depuis avril dernier. “Dans le volet transports de ce PLU, le tramway a disparu au profit du B.H.N.S.“, ajoute Valentin Gies. Et apparemment, même à Toulon, c’est pas possible ! C’est pour dire.

Monsieur le maire, il faut à tout prix résoudre ce problème. Il faut vous mettre en conformité, sinon nous nous attaquerons ce PLU. Ce n’est pas ce que l’on souhaite mais on ne peut tolérer les remises en cause unilatérales de ce qui a été voté“, interpellent en ces termes les militants de la cause tramway.

Concernant le mémoire en défense présenté par T.P.M., nos arguments de départ se retrouvent étayés par la partie adverse“, ironise ensuite Valentin Gies. En citant, non sans plaisir, quelques passages choisis, notamment celui qui mentionne que les travaux concernant le B.H.N.S. et le tramway “sont sensiblement les mêmes“.

Bon, ben alors quoi? Si les désagréments sont à peu près du même ordre au niveau de la pose des lourdes infrastructures nécessaires dans les deux cas – rail ou pas, tram ou bus -, que reste-t-il donc comme arguments pour s’opposer ? Les coûts ? Encore non, répondent les associations, chiffres à l’appui (lire ci-dessous).

On est en train de dépenser 406 millions d’euros pour remplacer une ligne de bus qui existe déjà par une autre ligne de bus. Comment peut on justifier cela ?“, interroge le président du collectif.

Nous allons poursuivre cette après-midi nos rencontres d’information avec la population de l’agglomération en utilisant les bus de la ligne 1“, conclut Madeleine Brun.

Thierry Turpin

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Valentin Gies, président deToulon@venir : Si le tramway est adopté nous serons les premiers à féliciter Hubert Falco et à l’aider à le réaliser...”

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10 000 (1) personnes ont déjà signé la pétition “papier” , lancée par le collectif un tramway pour l’agglomération toulonnaise, à l’occasion des rencontres organisées par les militants associatifs.

L’opération se poursuit en ligne : www.tramwaytoulon.com

(1) note de Toulon@venir : 10 000 et non 100 000.

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“coûts” sûrs.

Le Collectif Tramway reprend le montant des travaux du B.H.N.S. prévu dans le budget T.P.M., soit 406 millions d’euros, et le compare aux 515 millions d’euros nécessaires pour la réalisation du tramway. Un différentiel donc de prés de 90 millions d’euros qui pourrait de prime abord, mais de prime abord seulement, influencer les choix de bon gestionnaire. Reste que, pour commencer, l’amortissement de ce surcoût serait assuré seulement en 4 ans d’exploitation.”50 millions auraient pu déjà être absorbés par l’aide publique. Si nous avions demandé les subventions dans le cadre du Grenelle de l’Environnement. Nice a par exemple reçu 70 millions…”. Mais plus important encore, soulignent les militants associatifs : un coût d’exploitation du B.H.N.S. deux fois plus élevé que celui du tramway (chiffre CERTU).