La Marseillaise – du 29 juin 2015 article rédigé par Thierry Turpin

French Tech. Le monde associatif exprime ses regrets concernant la non labellisation de la ville mais rappelle les efforts restant à déployer pour y parvenir .

« Il faut être les meilleurs pas les premiers »

« Le label French Tech n’a pas été attribué à Toulon. Nous le regrettons fortement car cette labellisation aurait permis une bien meilleure visibilité pour attirer sur notre territoire les investissements dans les nouvelles technologies », déplore cette année encore Valentien Gies, le président de l’association citoyenne du Port du Levant.

« Pour justifier cet échec, Hubert Falco invoque des arguments politiciens visant à dire que Toulon n’est pas soutenue car de couleur politique différente de celle du gouvernement », continue-t-il. Une position qui, selon le responsable associatif, ne tient pas la route. Ou, du moins, « ne résiste pas à une analyse factuelle de la situation ».

Valentin Gies rappelle en effet que seuls 3 dossiers sur 15 ont été retenus lors de la seconde vague : « On est loin d’un complot anti-toulonnais ! »

Un retard accablant en termes de développement économique

Pour le président de Toulon@ venir, les raisons de cet échec sont plutôt à chercher dans le manque d’attractivité économique, qui reste insuffisante.

Et ce même si, comme il le reconnaît, « des initiatives intéressantes ont récemment vu le jour ». L’opération en cours sur le site de l’Hôpital Chalucet étant une assez bonne illustration des avancées que l’association voudrait voir prendre de l’ampleur.

« Nous avions pointé ces retards accablants en termes de développement économique dans un dossier de synthèse », rappelle Valentin Gies. Ce dernier est en effet toujours disponible sur le site de l’association* avec son analyse concernant aussi bien les transports que la fiscalité ou l’attractivité.

« C’est un constat qu’il faut regarder en face et assumer plutôt que de le fuir, il en va de l’avenir de notre territoire », conseille-t-il donc. Pour le militant associatif, la position de l’État dans ce dossier, est donc « tout à fait défendable ».

En effet, « pour que le label French Tech vaille quelque chose, il faut un nombre de pôles réduits et de grande qualité. Admettre des candidatures insuffisantes dans le label aurait contribuer à réduire sa visibilité à l’étranger, ça n’était souhaitable et le nivellement se serait fait par le bas », continue-t-il d’argumenter.

En tout cas, pour le président associatif, « l’État a eu raison de privilégier la qualité sur la quantité, même si c’est à notre détriment, ce que nous regrettons profondément ».

Pour conclure et faire taire les mauvaises langues, Valentin Gies répond aux esprits chagrins que « pour être labellisé French Tech, il ne fallait pas être les premiers à déposer le dossier comme l’a dit M. Pelletier, mais il fallait être les meilleurs..T.T.

www.toulonavenir.com/lattractivite-economique-de-toulon

L’accessibilité pointé du doigt

Maurice Franceschi le président de l’association Toulon Var déplacements, donne son analyse sur l’une des carences de la ville : les transports en commun. “Comme l’indique le cahier des charges French Tech, en plus des synergies pour les pépinières d’entreprises, il est nécessaire d’avoir des aménagements, des infrastructures et des services porteurs.

En particulier «l’accessibilité locale» par les transports en communs est un critère important. Les premières villes ayant obtenue ce label ont toutes des lignes de métro ou tramway : Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Montpellier, Rennes et Toulouse. Les nouveaux labellisés Brest, Rouen, Le Havre, Nice en ont également.

Seules Metz et Nancy, agglos de moindre importance que Toulon, ont des réseaux opérationnels, de bus en site réservé. L’absence de tramway est un handicap, afin d’obtenir le label French Tech, pour une agglomération de 450 000 habitants. Le “Porter à connaissance du Préfet” émis en mars 2015 pour le révision du Schéma de Cohérence Territoriale indique “l’utilité de ce choix alternatif (BHNS) au tramway reste à démontrer car l’expertise réalisée en 2009 par le CERTU/ CETE Méditerranée a montré que la capacité d’un BHNS serait atteinte dès la mise en service et qu’au regard des prévisions de trafic, seul un tramway sur fer ou sur pneu permettrait de satisfaire efficacement la demande en déplacements à court et moyen terme sur l’agglomération toulonnaise”.

Toulon Var Déplacements pense aussi que le développement dynamique économique, les qualités de vie environnementales et sanitaires, la cohabitation sociale, la convivialité pour notre agglomération toulonnaise passe par la réalisation d’un réseau de tramway, symbole de modernité d’une métropole.

Une initiative d’État

Convaincu qu’il faut favoriser en France l’émergence de startup à succès pour générer de la valeur économique et des emplois, le Gouvernement a créé l’Initiative French Tech fin 2013.

Sa philosophie : s’appuyer sur les initiatives des membres de la French Tech eux-mêmes, mettre en valeur ce qui existe déjà, et créer un effet boule de neige. L’initiative French Tech ce n’est pas l’État qui encadre, c’est l’État qui soutient.

C’est une ambition partagée, impulsée par l’État mais portée et construite avec tous les acteurs. L’initiative French Tech se donne aussi un objectif transversal : renforcer la lisibilité et la cohérence des actions publiques en faveur des startups.

Elle ne crée pas de nouvelle organisation ni de nouvel outil public, mais elle est portée par une petite équipe, la Mission French Tech, qui travaille en lien serré avec les Directions des Ministères de l’économie et des finances (Direction générale des entreprises, Direction générale du trésor), des Affaires Etrangères et avec le Commissariat Général à l’Investissement. Ses partenaires, les piliers de l’initiative, sont les opérateurs nationaux, qui, sous la bannière commune « French Tech » coordonnent leurs actions en faveur des startups : la Caisse des dépôts, Bpifrance et Business France.

Les financements de l’Initiative French Tech dédiés aux accélérateurs (200M€) et à l’attractivité internationale (15M€) s’inscrivent dans le Programme d’investissements d’avenir. Dans ce cadre, l’opérateur est la Caisse des dépôts qui s’appuie sur Bpifrance pour l’investissement dans les accélérateurs et sur Business France pour les investissements internationaux pour la promotion internationale.