Var-Matin – 24 février 2012 –

Toulon@venir présente ses remarques sur le PLU –

 

Photo : Patrick Blanchard

Le Plan local d’urbanisme est actuellement en phase d’enquête publique, tous les citoyens peuvent, en mairie d’honneur, le consulter et y apporter des doléances. Comme le fait l’association Toulon@venir.

Toulon@venir a potassé le PLU. Dix mois d’analyses, de consultations pour obtenir une synthèse que le collectif va transmettre, via le cahier de doléances disponible en mairie d’honneur, au commissaire-enquêteur. Le président de l’association, Valentin Giès, nous en dévoile les grands points.

Et notamment celui qui semble le plus important, “la plus grosse boulette du document de 1500 pages“, la réduction du coefficient d’emprise au sol : “Dans le passage du POS au PLU, 40% des zones de la ville sont passées en UE ou UD, ce qui signifie que les extensions de plain-pied du bâti existant sur les petites parcelles seront impossibles. Comme des garages, des terrasses, des abris… Techniquement, cela relève du passage d’un coefficient d’occupation des sols de 0,35 à 0,20.

Pour illustrer leurs propos, les membres du collectif prennent l’exemple d’un “propriétaire de Siblas qui possède une parcelle de 310 m2. Il pouvait créer une habitation de 108 mmaximum. Aujourd’hui, cette superficie est réduite à 62 m2 au sol. La seule possibilité pour ce propriétaire de faire un garage est donc une extension en hauteur ou des travaux gigantesques de transformation du rez-de-chaussée.

Contacté hier, l’adjoint à l’urbanisme Philippe Sans a répondu que “l’emprise au sol est limitée pour permettre à l’eau de mieux ruisseler. Et permettre une meilleure prévention des inondations. Quant à la limitation à 20%, elle est assortie d’une autorisation de construction sur deux niveaux. Si on prend une parcelle de 1000 m2, au lieu des 350 m2 de surface, le propriétaire pourra faire 200 m2 + 200 m2 à l’étage soit 400 m2….Alors oui, il y a une petite contrainte, mais les gens peuvent toujours rentrer leur voiture dans le jardin, faire une terrasse dans des matériaux qui laissent passer l’eau, aménager une des chambres du bas en garage et en faire une à l’étage.

L’adjoint résume : “Nous avons rédigé le PLU pour qu’il fasse primer l’intérêt général, tout en respectant les intérêts particuliers“.

Emplacements réservés.

Au rang des remarques générales Toulon@venir estime que les “56 hectares de périmètre de projet ne sont pas définis de manière claire. Ce qui sera fait sur l’axe des gares, la cité judiciaire ou encore Brunet, doit être défini de manière plus claire…

Nous savons évidemment ce que nous allons faire sur les emplacements réservés”, répond Philippe Sans, “mais nous ne voulons pas imposer une réglementation qui risquerait de bloquer les projets. Et ils seront évidemment soumis aux Toulonnais.”

Quant à la prise en compte du littoral, elle est montrée du doigt par l’association : “La valeur patrimoniale du littoral est insuffisamment prise en compte dans le PLU. Et il n’y a aucune prise en compte paysagère de Toulon vu de la mer.

L’adjoint explique : “C’est normal, nous attendons les orientations du Scot littoral (1) qui définira les enjeux. Nous n’allons pas développer cette partie avant d’avoir ce document.

LAURA FOURNIER – lfournier@varmatin.com

(1) Schéma de COhérence Territorial du Littoral.