La Rode. La première des cinq réunions publiques de présentation du plan local d’urbanisme a eu lieu lundi soir avec les zonages.

La première des cinq réunions de présentation du PLU a eu lieu lundi soir à la salle Bortolaso de La Rode.

Le PLU, ce plan local d’urbanisme, document officiel qui fixe un ensemble cohérent de règles en matière d’aménagement et de développement de la commune, remplace le plan d’occupation des sols datant de 1994.

À la présentation de la réunion, Philippe Sans, adjoint délégué à l’urbanisme en charge de la rédaction du dossier, s’est livré à une explication des grandes lignes ainsi que des décisions urbanistiques à venir pour Toulon. “Nous voulons, à travers ce PLU, conforter l’attractivité de la ville,encourager le dynamisme des quartiers, maîtriser la mobilité, faciliter les nouveaux modes de transports et répondre aux besoins résidentiels.”

Une simplification de la situation

En pratique, et dans les détails, l’élu a précisé que ce nouveau PLU “n’était pas une révolution mais une simplification du zonage, l’application des lois SRU et Grenelle, l’aide au renouvellement urbain en centre-ville, le respect des grands équilibres d’urbanisation entre développement et protection de l’environnement. Nous avons aussi nettoyé les anomalies qui existaient par endroits chez des particuliers et fixé 30% de zones naturelles (dites “N”).
Le PLU va changer le nombre d’emplacements réservés de voirie qui passe de 164 dans le plan d’occupation des sols de 1994 à 107 dans ce nouveau plan. “Cela va permettre de faciliter les déplacements, la création de parkings-relais, du passage du TCSP.
Sur le logement, et partant sur une base d’augmentation de 7680 habitants d’ici 2020, “le PLU prévoit 550 logements par an dont 2969 neufs et 1054 logements sociaux neufs sur six ans.” Par ailleurs, cinq “secteurs de projets” sont réservés, ils ne sont pas au centre de “projets particuliers pour l’instant mais le seront dans l’avenir“. Il s’agit de Brunet, du parc de la cité judiciaire, de l’axe des gares est, ouest et des ports. Quant à la suite : “le PLU devrait, si tout se déroule bien, être approuvé au début de l’année 2012.”

Toulon@venir AU CRENEAU

Valentin Giès, président de l’association Toulon@venir a pris la parole pointant “un manque d’informations. Le site internet existe mais il est pauvre“. “Vos avez toutes les informations dont vous pouvez avoir besoin !” a répondu Philippe Sans. “Et la particularité de notre équipe, c’est d’être sur le terrain, de rencontrer du monde. Et c’est la première fois que je vous vois.” Valentin Giès a alors demandé :”Pourquoi n’y a-t-il pas de Plans de prévention des risques d’incendie de forêt sur les pentes du Faron ?“. “Il y a dix ans, j’ai installé le comité communal des feux de forêt, tout a été prévu et nous n’avons eu aucun gros problème. Mais si le préfet veut en installer un et que les habitants sont pour...” Dans la salle, ces derniers déjà bien remontés contre le classement en zone N ont répondu par de sonores “Oh non !“.

PS : Plus de réunions

Le conseiller municipal et président du groupe socialiste Robert Alfonsi, a pris la parole pour enjoindre les élus à “se donner du temps pour la consultation, car le PLU vaut autant pour son contenu que son élaboration“. Pour lui, “le PLU engage les générations à venir et il est souvent d’une extrême fragilité et ne doit pas être source de contentieux. Donc, doit être discuté avec la population.” L’élu a pris l’exemple de la ville de Montreuil avec “50 réunions prévues où tout le monde est associé dans une idée de démocratie participative. De cette manière, le PLU devient un consensus et ne peut pas être attaqué“. A quoi Philippe Sans a répondu “être serein sur le fond car nous avons bien travaillé“. Et sur les consultations, l’élu s’est défendu “depuis dix ans, nous avons fait plus de mille réunions de quartiers. Depuis 2002 dans les CIL, on ne parle que du PLU !
Une phrase qui n’a pas fait consensus dans la salle. Certains n’étant pas adhérents des CIL. Et un habitant s’insurgeant : “Mille réunions ?! Vous nous enfumez là, on a vraiment l’impression que le PLU a été établi de manière totalement unilatérale !“. 

Les dents grincent sur le chemin de l’Uba

Le plus attendu dans une présentation de PLU reste toujours les “zonages” qui établissent, entre autres, les règles de construction sur le territoire de la commune établies “en fonction des orientations du PADD (1)de documents suppracommunaux et les vocations dominantes de chaque site, les caractéristiques urbaines du territoire“. Et c’est surtout sur ce point que des dents ont grincé, et notamment du côté du chemin de l’Uba. Les habitants avaient déjà exprimé leurs angoisses sur le devenir de leurs parcelles en réunion de quartier, et sont venus les redire directement à Philippe Sans.
Avec le passage en zone naturelle du chemin de l’Uba, le plan d’exposition aux risques de chutes de blocs, le Plan de prévention des risques, on a l’impression que vous voulez geler une partie des terrains et de cette manière, spolier une partie des Toulonnais !” s’est énervé un habitant du chemin de l’Uba. Une réunion bientôt dans le quartier. “La zone à risque est établie par l’État“, a répondu l’élu. “Et je vous rassure, je ne pense pas que la préfecture ait d’arrière-pensées de ce genre. Quant à la zone N, elle autorise 30% d’extension possible sur les propriétés. Mais il ne pourra pas y avoir de nouvelles constructions.” Une réponse loin de satisfaire le président du Cil Uba-Nord Faron, Jean-Michel Monnier : “Nous sommes atterrés de voir qu’à 150 mètres du chemin de l’Uba, on a défoncé la colline pour construire un immeuble et que nos terrains sont gelés. On n’a que des devoirs en somme et aucun droit !” “Je reconnais que précédemment, dans la volonté d’urbanisation, on a créé de l’espoir a argumenté l’élu. Mais j’explique depuis dix ans que les terrains ne seront pas constructibles. Je connais vos inquiétudes, mais je répondrai toujours de la même manière.” Une réunion devrait être organisée sur ce point particulier dans le quartier.
(1) PADD : Le projet d’aménagement et de développement durable (document politique exprimant les objectifs et projets de la collectivité locale en matière de développement économique et social, d’environnement et d’urbanisme).