VAR-MATIN – samedi 11 février 2012

Le B.H.N.S. s’invite en séance du conseil communautaire

Les accusations du collectif Tramway ont fait vivement réagir le président de T.P.M., Hubert Falco, qui s’est clairement positionné sur le Bus à haut niveau de services. (Patrick Blanchard)

Piqué à vif par les accusations du collectif Tramway, Hubert Falco a réaffirmé, hier, la tenue prochaine d’un débat sur les transports avant le vote des élus de Toulon-Provence-Méditerranée.
C’est un président de Toulon Provence Méditerranée remonté qui a ouvert la séance du conseil communautaire, hier matin.
En ligne de mire et sans jamais les nommer, les membres du collectif Tramway, qui ont  déposé, le 28 novembre, un recours pour excès de pouvoir contre Hubert Falco devant le tribunal administratif de Toulon.
« C’est une attaque contre la démocratie ! » s’est insurgé le président. « Car nous avons la légitimité pour représenter une ville, nous avons été élus.»
« Alors les « il y a qu’à », « il faut qu’on », n’ont qu’à se faire élire. On peut m’attaquer au tribunal administratif, j’irai défendre le contribuable et l’intérêt général ! »
Les « tramophiles » pointent du doigt la délibération prise en bureau communautaire en octobre, réunissant les douze maires de  l’agglomération et qui ont opté, à l’unanimité, moins l’abstention du maire de La Seyne, pour un bus à haut niveau de service (B.H.N.S.).
Pour eux, « une décision grave, prise en catimini, qui a des répercussions importantes ».
Une accusation qui a fait bondir le président : « que les gens critiquent ou soient contre, c’est normal. Mais la décision a été prise par les élus, en concertation avec leurs conseils municipaux, c’est le principe des libertés communales et de la démocratie. Maintenant, ce n’est pas à l’opposition de dicter à la majorité ce qu’elle a à faire, c’est ça la République. »
Pas encore adopté en conseil communal
L’étape suivant cette décision du bureau communautaire est l’adoption en conseil. Mais elle ne figure pas encore à l’ordre du jour.
« Alors que nous le demandons depuis 18 mois », martèle depuis des mois Robert Alfonsi, élu de l’opposition toulonnais. « Car la seule décision qu’ait jamais pris le conseil concernant le transport remonte à juin 2005 et il s’agissait du plan de déplacement urbain, qui prévoyait un tram. »
« Cette déclaration d’utilité publique de 2005 relève de technologies différentes de 2012… Pourquoi devons nous avoir toujours la vision de l’ancien temps quand les solutions récentes sont moins chères ? » a argumenté le président.
Appuyé par l’élu aux transports de la ville de Toulon, Yannick Chenevard : « le Gard, référence en France en matière de transports, a publié un cahier annuel dans lequel il est clairement dit que le meilleur outil pour les agglomérations de 50 à 500 000 habitants est le B.H.N.S. »
« Aujourd’hui, le B.H.N.S. pourra aller à l’aéroport, dans les communes, alors que le rail va tout droit, il ne peut pas aller à l’aéroport, ni à la gare ! » a ajouté le président.
Le débat
Lorenzo Mateos, élu de l’opposition toulonnaise, a demandé « à ce qu’un débat soit organisé, où le pour et le contre pourront s’exprimer et la majorité faire loi ».
« Pourquoi pas ? » a répondu le président,  « je n’occulte pas un débat qui aura lieu dans cet hémicycle sur le transport en général et le transport en commun en site propre, sur les choix qu’on fait les maires en fonction de l’intérêt général. »
En tempérant « Mais l’issue du vote reste évident. Vous pensez que les conseillers communautaires vont désavouer la position des maires ? La décision, elle est prise, nous avons choisi le B.H.N.S. à l’unanimité. »
Ite missa est, même s’il a invité les élus à une conférence de presse, tenue le 20 février, où les douze maires s’expliqueront sur le transport en commun en site propre. Avant le débat prévu en séance plénière sine die.
Laura Fournier