Avant l’urbanisme et l’économie, le premier thème débattu lors de la confrontation publique était donc le déplacement à Toulon. Bruno Isolda.  L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite – LMRS – (c) Copyright Journal La Marseillaise

Mondial à Pétanque La Marseillaise du jeudi 20 février 2014

Municipales 1 de 3 _ Les transports _ La Marseillaise du 20 février 2013

Municipales (1/3). L’association citoyenne Toulon@venir a organisé un débat entre les candidats à la mairie de la ville. Premier thème : les transports. Demain : l’urbanisme et le centre ancien.

 Remettre le Port du Levant sur le droit chemin

Ah, le déplacement à Toulon ! En voilà un sujet qui déchaîne les passions ! Notamment celles de l’association Toulon@venir, particulièrement active dans le collectif « tramway » qui soutient le mode de déplacement sur rail pour l’agglomération. Ce n’est donc pas une surprise de retrouver le thème du transport en introduction du débat qu’organise l’association citoyenne présidée par Valentin Giès. Un débat qui a opposé André de Ubeda (Front de gauche), Olivier Lesage (Alliance écologiste indépendante) et Robert Alfonsi (Parti socialiste), débat dans lequel brillaient par leur absence Jean-Yves Waquet, le candidat Front national, et Hubert Falco le maire sortant UMP (lire notre édition d’hier). Ce dernier n’a donc pas saisi l’occasion qui lui était présentée de se défendre face aux frondes menées par l’opposi- tion. Début des hostilités.

« Nous sommes la seule agglo’ parmi les 27 les plus importantes à ne pas avoir de Transport en commun en site propre (TCSP) », lance Robert Alfonsi. Le socialiste juge le maire sortant responsable du retard considérable qu’a pris la ville vis- à-vis de ce mode de déplacement. Favorable au tramway, Robert Alfonsi estime que le maire avait les moyens, même s’il changeait d’avis pour un Bus à haut niveau de service (BHNS), de doter la ville d’un TCSP dans les temps. André de Ubeda, lui aussi favorable au rail plutôt qu’au bus, envisage pour sa part « un transport multimodal » qui ferait aussi intervenir « le co- voiturage, les vélos en libre service, la création de pistes cyclables et de petits téléphériques ». Le tout « gratuit », à l’image de ce qui est fait à Aubagne, conclut-il.

Le tunnel en question

Côté Olivier Lesage, on préfère s’éloigner de ce « débat technique » qui oppose le tram’ au BHNS, pour se rapprocher sur la raison d’être de la candidature du militant anti-LGV : la fameuse ligne nouvelle. Peut-être un peu hors sujet, mais l’homme s’en défend : « C’est bien beau de parler de tous types de transports mais il y aura un problème de financement puisque la LGV va manger tous les financements. » Pour ce qui est du choix du TCSP à Toulon, Olivier Lesage ne tranche pas : « Ce qu’on veut, c’est avant tout la rapidité. Il faut que les travaux s’engagent. »

Une urgence que personne ne nie. Mais que tous regrettent. « Ce qui était prévu, qui était logique, c’est non seulement le tramway, mais aussi le contournement. Il fallait prévoir pour un schéma de déplacement global », soupire André de Ubeda. Il aborde là la question épineuse du tunnel, que reprend Robert Alfonsi : « Il fallait élargir la route qui suit la sortie du tunnel avant l’inauguration du second tube. Quand les travaux à l’Est de Toulon vont commencer, ça va être à nouveau un problème. » Olivier Lesage va plus loin : « Ca va être un véritable scandale, une panique noire, un gros échec. »

Le tunnel (« Deux fois plus cher que le tram’ », rappelle le candidat socialiste), pourtant présenté par Hubert Falco comme la solution miracle au déplacement dans Toulon, ne remporte donc pas l’adhésion totale des candidats. « Le tunnel ne résoudra pas les problèmes de pollution », fait remarquer André de Ubeda. Au contraire du tramway, « moins polluant, plus rapidement rentable, et aussi plus agréable ». Pas uniquement technique comme débat finalement…

ROMAIN ALCARAZ

Retrouvez demain le second volet du compte-rendu du débat consacré à l’urbanisme et au centre ancien

Transports dans la ville : état des lieux

Souvent pointée du doigt, la circulation dans Toulon est catastrophique. L’argument récurrent du maire sortant Hubert Falco (UMP), consistant à rabâcher que « la ville est coincée entre mer et montagne », ne suffit pas à calmer les esprits des Toulonnais pris dans les bouchons de plusieurs kilomètres qui encombrent la ville et ses accès directs depuis des décennies. L’équipe municipale, au pouvoir depuis 2001 (deux mandatures), s’appuie aussi sur le tunnel sous Toulon, une création censée combler les lacunes de la ville en matière de déplacement. Mais sa réalisation chaotique (entre éboulements, difficultés de boucler le financement, et retards à répétition) empêche de considérer le tunnel comme étant une solution potable. Le premier tube, en fonctionnement depuis 2002 (après 9 ans de travaux !), a certes permis de désengorger la circulation en centre-ville, mais les bouchons se forment toujours aux heures de pointe.

L’inauguration du second tube, prévue quelques jours avant le premier tour des élections de mars prochain, tombe à point nommé pour le premier magistrat actuel. Les mêmes doutes persistent tout de même sur l’efficacité du tube, notamment depuis que l’on sait que l’accès aux autoroutes par le centre-ville sera régulé aux heures de pointe au profit du flux sortant du tunnel.

L’autre gros sujet, c’est le Transport en commun en site propre (TCSP). Dans le programme d’Hubert Falco, en 2001, le tramway était présenté comme la solution miracle. Depuis, peut-être échau- dé par les désagréments que la construction de ce mode de transport pouvait faire endurer à une partie non négligeable de son électorat (les commerçants), le maire a fait machine arrière. Il prône aujourd’hui le Bus à haut niveau de service (BHNS). Un point d’achoppement récurrent avec l’opposition et avec de nombreuses associations citoyennes, fidèles au tramway. Elles ont même remporté une victoire au Tribunal administratif récemment sur le sujet, la décision de passer au BHNS étant déclarée illégale (contre la communauté d’agglomération Toulon Provence Méditerranée, présidée par Hubert Falco).

Les bouchons résultant de l’arrivée, en pleine ville, des ferries en provenance de Corse, mais aussi le plan de déplacement « vélo » sont aussi souvent soulignés par les citoyens.

R.A.

Ils ont dit

André de Ubeda, Front de gauche :
« La gratuité,c’est une question centrale pour nous. Une question de philosophie, de vivre ensemble. C’est aussi une ville plus agréable… »

Olivier Lesage, Alliance écologiste indépendante :
« Nous proposons un système simple, autour d’un axe Est- Ouest en tramway, et du câble, du tram’, du bus en arêtes de poisson. »

Robert Alfonsi, Parti socialiste :

« Nous souhaitons expérimenter le bd de Strasbourg entièrement piétonnier. Ca s’est fait dans d’autres grandes villes, pourquoi pas à Toulon ? »