Tribune parue dans le Ravi : numéro d’été 2011

Par Valentin Gies, président de Toulon@venir

Avec Hubert Falco, exit le tramway du Plan local d’urbanisme en cours d’élaboration ! Le maire de Toulon préfère louer les vertus du soleil et d’un « bus à haut niveau de service ». Un peu juste…

C’est l’été, la saison préférée d’Hubert Falco. Celle qui permet au maire de Toulon de répéter à l’envie et à qui veut l’entendre que « nous avons le soleil et la mer ». C’est vrai, convenons-en, on pourrait même ajouter la plus belle rade d’Europe et le Faron. Amis touristes : bienvenue ! Le soleil et la mer, c’est quand même un peu juste comme programme : transports, développement économique, université, rénovation urbaine du centre ville, Toulon « avance » (cf. le slogan municipal) mais à la vitesse d’un escargot suisse… Prenons un exemple, celui du tramway.

Le soleil et la mer n’améliorent en rien les déplacements urbains, sauf pour les navettes maritimes plus agréables par beau temps. Pour les bus dont les qualités sont tellement vantées par Hubert Falco, c’est tout le contraire : en plein soleil aux heures de pointe, l’usager commence par dessécher en attendant son bus annulé ou englué dans le trafic des 26 lignes passant au même arrêt (!) sur le Boulevard de Strasbourg au centre ville. Une fois monté à bord, il se retrouve compacté version sardine avant d’être secoué longuement et bruyamment. Une expérience inoubliable qui vous permettra d’échanger votre sueur avec vos malheureux semblables dans un élan de partage aussi inévitable que désagréable.

A Nice et à Marseille, les déplacements en bus sont aussi des moments difficiles, mais il y a le tramway et le métro… A Toulon, nous avons espéré le tram : choisi en 1998, commandé en 2000, annulé à l’arrivée du maire en 2001, choisi à nouveau en 2005 à l’unanimité des élus de l’agglomération toulonnaise. En 2006, c’est le drame : Hubert Falco déclare dans Var Matin « le tramway, c’est dépassé », balayant d’un revers de la main ses engagements. Aujourd’hui, le maire sans aucune consultation publique (2), se fait ardent défenseur du Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) comme axe principal de Toulon, le même bus qui a été choisi pour desservir… les calanques de Marseille.

C’est bien là que le bât blesse : une ligne de BHNS permet de transporter 30 000 passagers par jour au grand maximum (1). Or à Toulon, sur la ligne 1 qui traverse l’agglomération d’Est en Ouest, il faut desservir plus de 60 000 usagers par jour… Avec le BHNS de Hubert Falco, le transport en commun version « sardines » a de l’avenir. Ajoutons à cela un prix de revient du billet deux fois plus élevé pour le BHNS que pour le tramway, l’addition sera salée pour le contribuable toulonnais : 12 millions d’euros en plus chaque année ! Enfin, rappelons que dans « Bus à Haut Niveau de Service », il y a « Bus » et donc moteur diesel alors qu’un tramway est électrique : une grosse différence dans une ville parmi les plus polluées de France ! En méprisant ceux qui ont opté pour le tramway (Comme Avignon et Aubagne…), Hubert Falco fait un choix aussi inexplicable qu’irresponsable. Le tramway ne figure même plus sur le Plan local d’urbanisme en cours d’élaboration…

Citoyens toulonnais, nous continuerons à nous battre pour donner un avenir à Toulon. Imaginez un instant… Le tintement d’une clochette, c’est un tram qui arrive silencieux au centre ville de Toulon. Autour les commerces prospèrent, le centre ville est vivant, les étudiants à vélo ont réinvesti la ville, l’université est dynamique, l’atmosphère est sereine et le vivre ensemble y règne, l’air est devenu respirable, trouver un logement ou un emploi n’est plus un problème. Et en plus… Il y a toujours le soleil et la mer…

(1)    http://bhns.fr/IMG/pdf/Nantes.pdf

(2)    Rappelons la devise de Toulon “Condordia parvae crescunt“, que l’on peut traduire : par la concorde les petites choses grandissent.