LA MARSEILLAISE – édition du 6 mai 2011.

LA SEYNE : salle comble pour le débat sur les transports.

Transport en communLe collectif tramway organisait ce mercredi un débat sur le moyen de transport à retenir sur l’agglomération.

Le Tramway : épine dorsale de l’agglomération.

Il y avait du monde mercredi soir à la Bourse du travail à l’occasion de la conférence-débat, voulue par la municipalité seynoise et organisée par le collectiftramway.

Les élus de la majorité municipale représentant les différents courants politiques (PS, PRG, Verts, PCF), mais aussi ceux de l’opposition – notamment l’ancien maire (UMP) Arthur Paecht, installé au fond de la salle – étaient présents, comme les élus ou ex-élus de l’opposition municipale toulonnaise (PS et PCF).

Tous étaient là pour participer à la discussion sur la question : quel moyen de transport en commun pour l’agglomération toulonnaise ?

C’est le jeune Valentin Giès, du collectif tramway, qui a présenté la différence qu’il y a entre le BHNS (Bus à haut niveau de service), qui a la faveur du président de TPM et du tramway, tel que l’on peut le concevoir tout naturellement sur le rail.

Le conférencier est clair “Faire le choix du BHNS, ce n’est pas répondre aux besoins.”  Et de développer : “Les besoins que nous avons aujourd’hui concernent60 000 voyageurs par jourEt seul le tramway peut répondre à cette demandesur l’agglomération.

Sur le coût financier, là encore Valentin Giès fait la démonstration que le tramway coûterait moins cher à court terme : «Investissement de 520 millions d’euros pour le tramway contre 340 millions pour le BHNS.» Mais de souligner : «En fonctionnement on s’y retrouve : 12 millions d’euros par an pour le tramway et 24 millions d’euros par an pour le BHNS. Plus de nouveaux bus. Le BHNS est plus cher au bout de 15 ans, environ 60 millions d’euros. Sur 50 ans on aura perdu 650 millions d’euros et ça ne répond pas aux besoins”.

Dalle de béton de 30 ou 60 cm ?

Autre question, et non des moindres, mise en avant par Valentin Gies : les travaux nécessaires pour le TCSP (transport en commun en site propre).

Les rails métalliques du tramway sont posés sur une dalle en béton armé de 30 cm d’épaisseur. Par contre il faudra une dalle de béton armé de 60 cm d’épaisseur pour le BHNS.” Il précise : ‘”Dans tous les cas, il faut déplacer tous les réseaux qui passent dessous.

Le conférencier fait remarquer que le BHNS, sur une partie de la ligne sera au milieu de la circulation, ce qui va “allonger les temps de parcours.

À une époque ou l’on sensibilise les citoyens sur le respect de l’environnement, la question de pollution a également été abordée.

Le bus à haut niveau de service a un moteur hybride. Il marche à l’électricitéproduite par un moteur diesel. Par contre, le tramway est propre, son moteur est100% électrique.

En conclusion, Valentin Giès se prononce favorablement pour le tramway tout en soulignant : “C’est un choix responsable de bon père de famille.

Le premier à intervenir dans le débat est le représentant du maire Claude Astore (PRG), qui ne prend pas une position claire entre le BHNS ou le tramway. Devant l’incompréhension de la salle, l’élu précisera ses propos : “Pour nous, il faut un véritable TCSP sur rail ou sur pneu….“. Il demande même que TPM prolonge le couloir du TCSP jusqu’au centre-ville “en agrandissant les quais.

Une idée qui n’est pas nouvelle car, au départ, dans le mandat du maire Maurice Paul (PCF) de 1995 à 2001, le projet de tramway partait devant l’hôtel actuel. Le port étant repoussé 20 mètres plus loin. Sur la dalle passait le tramway et en dessous la circulation automobile. Un projet certes ambitieux, qui aurait donné de l’espace à vivre sur le port, mais qui n’a pas été poursuivi par la municipalité UMP de 2001 à 2008. Guy Mousse

L’exigence démocratique” d’un débat public.

Les différents intervenants ont mis en avant la consultation de la population.

Dans le débat, l’adjoint au maire de la Seyne, Jo Pentagrossa (PCF) a, à titre personnel, fait remarquer que le conseil municipal “n’a jamais délibéré sur le choix du TCSP. Mais je suis pour le tramway.” Et de préciser : “je serai le fervent défenseur du tramway et de la gratuité.” Au nom de l’union départementale CGT, Jean-Louis Horon a souligné : “90% des salariés qui habitent dans TPM travaillent dans les communes de l’agglomération. Cela représente plus de 110 000 personnes qui chaque jour font un déplacement domicile-travail. À cela s’ajoutent près de 25 000 autres salariés qui habitent hors TPM...” Et de formuler cette proposition : “l’organisation d’un grand débat public, qui pourrait prendre la forme d’assises du transport. C’est, nous le pensons, une exigence démocratique légitime de permettre l’expression de la citoyenneté.” Et de conclure : “L’UD CGT est favorable à la mise en service d’un tramway au sein de l’agglomération toulonnaise, complémentaire à un mode de transport multimodal, répondant aux besoins des populations“.

Le conseiller régional socialiste Robert Alfonsi a quant à lui rappelé : “En novembre 2005, il y a eu à TPM un vote unanime pour le tramway. C’est un vote démocratique qu’il faut respecter.