Toulon.La Marseillaise – 23 février 2012 –

Ville. Le plan local d’urbanisme (PLU), soumis à enquête publique jusqu’au 9 mars, provoque de nouvelles colères associatives.

 

Le PLU sauce FALCO resserre les murs des Toulonnais.

C’était déjà parti en quenouille le vendredi 26 août 2011, dans la chaleur de l’été dernier, et en conseil municipal de Toulon.

Nous l’écrivions (édition du mercredi 31 août) quand l’avant-projet du Plan local d’urbanisme (PLU) de la ville était passé au vote, et après une “discussion” pour le moins animée.

En effet, un échange assez brûlant avait opposé le conseiller municipal (gauche toulonnaise) Lorenzo Matéos et le maire (UMP) Hubert Falco. M. Matéos avait eu l’audace de rappeler que “le PLU était un document d’urbanisme d’une importance capitale pour l’avenir de notre ville“.

Vérité première reprise après conclusion de l’assemblée communale par Valentin Giès, de l’association Toulon@venir. Le responsable associatif avait aussi regretté que le débat contradictoire normalement consacré en préambule de ce type de vote ait été tronqué.

Valentin Giès et Toulon@venir ont fait revenir le fameux PLU (que l’on nommait POS, autrefois, pour Plan d’occupation des sols) sur le tapis, hier en milieu d’après-midi, lors d’une conférence de presse organisée place de la Liberté.

L’homme voulait d’abord rappeler que depuis le 6 février et jusqu’au 9 mars (9 à 12h et 14 à 17h tous les jours en mairie d’honneur) les citoyens toulonnais sont invités à prendre connaissance du projet de PLU et à signaler leurs objections éventuelles.

Valentin Giès ne s’en est pas privé : “Après consultation de plus d’une vingtaine d’experts et bon nombre d’associations, nous avons relevé plusieurs problèmes majeurs.” Ils concernent bien évidemment les transports, et sur ce point Toulon@venir est en train de mener une action judiciaire (notre édition du 21 février).

Mais encore l’environnement et aussi le fameux passage du POS au PLU.

Là, M. Giès lève un lièvre de fort beau gabarit. Sur certaines zones, l’abandon du COS (Coefficient d’occupation du sol), qui détermine les possibilités de bâti pour les propriétaires “rend impossible les constructions de plain-pied au bâti existant sur les petites parcelles.” Chez nous cela touche de nombreux quartiers de petits propriétaires (dans les zones type Siblas, Claret, La Loubière et on en passe…) et peut être très pénalisant et susceptible de dépréciations des valeurs immobilières.

Un homme était là, hier, pour parler de son histoire aux journalistes.

Plus de garage.

Elle est édifiante et peut toucher directement plusieurs milliers de Toulonnais.

J’ai une maison implantée sur une parcelle de 310 mètres carrés. J’y ai construit ma maison, d’une emprise de 93 mètres carrés. Il me restait donc 22 mètres carrés constructibles, sur lesquels je voulais faire un garage. A Siblas, où il est quasiment impossible de se garer, croyez que ce n’était pas une luxe !

Oui mais voilà, avec le nouveau texte proposé par la municipalité Falco, la réduction du COS est telle que les possibilités du même monsieur sont plus que réduites : elles sont dépassées.

Bien sûr, on ne cassera pas ma maison pour autant. Mais j’oublie mon garage. Et mes voisins qui voudraient construire, ça ou autre chose...”, ben il faudra qu’ils oublient aussi.

Fini, les garages. Fini, les piscines. Fini les abris de jardins ou toute autre construction de plain-pied.

En dehors de ce type de boulette, le PLU serait encore farci de perles concernant notamment les risques d’inondation, la qualité de l’air, l’environnement ou la mise en valeur des sites. Nous y reviendront forcément.

En attendant : “Pour l’instant, nous ne parlons pas encore de nouvelle action en justice“, prévient Toulon@venir, “mais nous invitons les citoyens à ouvrir l’œil et à réagir auprès du commissaire enquêteur. Jusqu’au 9 mars !

Claude Gauthier