Gare de Toulon, photographiée en 1861 par Édouard Baldus

Dans un quartier en plein développement, la gare de Toulon mérite une double entrée de part et d’autre de la voie ferrée.

Qui n’a rencontré de difficultés de circulation et de stationnement, aux abords de la gare de Toulon ? Les parkings et les dépose-minute à saturation ? Le stationnement anarchique autour de la place Albert 1er et dans les rues voisines ?

Aux arrivées et départ des TGV ces difficultés sont de plus en plus fréquentes.

Malgré une fréquentation annuelle de plus de 4 millions de personnes, dont 3,8 millions de voyageurs (1) l’accès à la gare, place de l’Europe, rénové en 2013, est le même depuis la création de la gare en 1859. Il y a 160 ans !

La municipalité a indiqué récemment qu’elle se proposait d’apporter une solution à ce problème en créant un parking de 700 places, sur les terrains municipaux jouxtant le Zénith Oméga et une nouvelle passerelle, reliant le sud et le nord des voies, réservée aux piétons et aux cyclistes. Cette passerelle serait située près du pont Fabié.

Les dispositions ainsi présentées ne semblent pas en mesure d’apporter une solution satisfaisante aux difficultés actuelles. La gare est devenue un pôle multimodal important.

Les nouvelles activités du « Quartier de la créativité et de la connaissance » à Chalucet comportant l’Ecole Supérieure d’Art et de Design, l’Ecole supérieure Internationale de commerce Kedge Business school, la construction de nouveaux locaux administratifs pour le Conseil départemental, ainsi que de nouveaux logements, vont accroitre la circulation automobile et le besoin de stationnement dès la fin 2019 et le début 2020.

Ajoutons à ces réalisations bénéfiques, qui vont contribuer à dynamiser le centre-ville, celles qui verront le jour dans le cadre de la rénovation du secteur Montéty. Elles sont encore floues. Le maire a évoqué récemment (interview dans Var Matin) l’installation de l’Institut de Formation des Personnels de Santé (infirmiers, kinésithérapeutes, podologues) aujourd’hui éclaté entre plusieurs locaux à La Garde sans compter un hôtel, des activités en rapport avec le numérique, etc.

Enfin rappelons la construction de la ligne nouvelle Provence-Côte d’azur, prévue vers 2030, qui complètera les cinq voies existantes et amènera de nouveaux voyageurs.

Nul doute que la fréquentation de la gare toulonnaise, desservant aujourd’hui une métropole de 500 000 habitants, ne peut que progresser au cours des prochaines années. Son seul accès sud, pensé pour les besoins du XIXème siècle, ne peut satisfaire les besoins du XXIème siècle.

La démolition des vieux bâtiments de l’ilot Montéty, en face de la gare, le long de l’avenue du Commandant Nicolas, offre l’opportunité de réaliser un accès à la gare par le nord soulageant l’accès sud d’une grande partie de la circulation.

De nombreuses gares, en France et en Europe, disposent ainsi de plusieurs entrées facilitant considérablement l’accès des voyageurs et de leurs accompagnateurs.

S’agissant de Toulon, la prolongation, sous l’avenue du Cdt Nicolas, des couloirs piétons situés sous les voies ferrées, en lien direct avec un vaste parking et une dépose-minute, devrait être étudiée, en priorité, dans le cadre des réflexions sur le projet Montéty. Elle n’est pas accessoire. Elle est la condition d’une meilleure irrigation autour de cet important pôle multimodal.

La création de l’entrée nord de la gare de la métropole toulonnaise ne saurait toutefois, à elle seule, résoudre tous les problèmes. Il va de soi qu’elle doit être complétée par une meilleure desserte par des transports en commun en site propre et confortables, type tramway, constituant une véritable alternative à la voiture. Mais ceci un autre débat… Enfin, si la nouvelle passerelle envisagée auprès du pont Fabié n’est pas la solution pour soulager l’entrée sud de la gare, elle n’en reste pas moins utile pour réduire la coupure ferroviaire, faciliter les déplacements des piétons et des cyclistes et contribuer ainsi à la diminution du trafic automobile et de la pollution.