La Marseillaise – 10 mars 2012 –

Fin de l’enquête publique du Plan Local d’Urbanisme –

Le PLU, après avoir été soumis à la conclusion des Toulonnais, est désormais entre les mains du commissaire-enquêteur. La dernière journée d’ouverture aux remarques du public a été riche en revendications.

Pour Valentin Giès, président de Toulon@venir, le but n’est pas de “casser le PLU“. “Nous voulons le faire évoluer, l’améliorer. Pour que Toulon avance. C’est pour cela que nous nous investissons autant.

C’était hier le dernier jour de la consultation ouverte à tous les habitants du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Une journée marquée par l’émergence d’une vague de contestations.

L’enquête publique du PLU n’est plus.

Le Plan local d’urbanisme (PLU) tire sa révérence. Trônant depuis le 6 février dans la salle située au rez-de-chaussée de la marie d’honneur, les panneaux détaillant certains points particuliers du document d’urbanisme auront donc été visibles une dernière fois hier, date à laquelle l’enquête publique du PLU est achevée.

Et pour ce dernier jour de consultation, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’affluence était au rendez-vous. Les revendications aussi. Valentin Giès, de Toulon@venir, Maurice Francheschi de Toulon Var Déplacement (TVD) ou encore Philippe Cretin, de la Fédération nationale des associations (Fnaut 83), se sont donc succédés au bureau de René Leestmans, commissaire-enquêteur, désigné par le Tribunal administratif pour rendre un rapport de cette enquête publique.

Où l’on reparle du tramway…

Au menu des critiques, 3 thèmes majeurs : l’urbanisme, le transport et la démarche générale.

Pour le premier point, outre la question de l’emprise au sol*, c’est des logements sociaux dont il a été question. Le document prévoit la création obligatoire de 30% de ce type de logement. Mais la mesure ne concerne que les grands immeubles.

Compte tenu du peu de terrains disponibles à Toulon, cette disposition ne s’appliquera quasiment jamais, excepté sur le secteur Font-Pré où de grandes opérations sont prévues“, conclut-on à Toulon@venir.

Sur le même sujet, Robert Alfonsi, de l’opposition (PS) municipale, note qu’il aurait été possible “d’inscrire des règles précises pour le respect de la loi SRU“.

Pour ce qui est des transports, une fois n’est pas coutume, les associations invoquent le Plan de déplacement urbain (PDU), voté par TPM, et qui doit être respecté par le PLU. “Dans le PDU, il est mentionné que Toulon doit utiliser “un réseau de transport en commun maillé autour du tramway“, indique Maurice Francheschi. Dans le PLU, il est fait mention d’un Transport en commun en site propre (TCSP), qui peut donc ne pas être un tramway…Quand on sait que le cœur d’Hubert Falco penche plutôt pour un Bus à haut niveau de service (BHNS), on se demande comment va s’articuler la complémentarité des deux documents…

“On est plongé dans le flou.”

Toujours au rayon transport, un élément brille par son absence : le second tracé du fameux TCSP. Sur le sujet, même René Leestmans est d’accord : “Ce n’est pas normal.

Mais ce n’est pas tout : le plan vélo est lui aussi invisible : “Tout juste existe-t-il un fascicule pour touristes avec des itinéraires qui ne sont parfois pas en piste cyclable“, regrette Maurice Francheschi.

Le plan de déplacement piétonnier aussi reste très vague. “En matière de déplacement, le document donne des généralités, qui font qu’on est plongé dans le flou“, conclut le président de TVD.

Visiblement, c’est le but, semble confirmer Philippe Sans, adjoint à l’urbanisme de la ville : “Nous ne voulions pas de révolution.” Il poursuit : “Il est impossible de faire l’unanimité. Pour autant, nous recevons tout le monde, nous avons fait vivre le débat avec la multiplication des réunions publiques.

Un point sur lequel Robert Alfonsi (PS) demeure sceptique : “Les réunions PLU, il y en a eu 5, toutes les mêmes. Le reste, c’était des comités de quartier.” Pour lui, la consultation a été insuffisante : “Il y avait tant à faire : des conseils de secteur, des enquêtes par quartier, un site Internet participatif et, pourquoi pas, des états généraux du PLU. Mais là, on s’est contenté de ce qui est prévu par la loi. Il en ressort l’impression que l’équipe municipale craint la participation des gens.

ROMAIN ALCARAZ

* Notre édition du mercredi 7 mars.

Zoom sur le Faron.

Il y a bien des sujets de discorde à propos du PLU. Celui concernant le mont Faron est l’un de ceux qui soulèvent le plus de discussions (avec le transport par exemple).

Le président du Comité d’intérêt local (CIL) de l’ Uba (Alain Normant), mécontent du classement de l’arrière – Faron en NS (Naturel sensible), nous a expliqué que “ce classement ne permettra plus [aux riverains] de construire sur [leurs] terrains“. Et surtout, il note “un manque total d’écoute de la part de la municipalité : ils nous reçoivent, mais pour aucun résultat.” “Nous avons l’impression que Toulon, c’est entre le Faron et la mer, et nous derrière, nous ne sommes pas Toulonnais. Mais nous subissons les règles du PLU.

Du côté de l’Association de défense et de protection du Faron, si l’avis sur le zonage NS diffère, les remarques négatives demeurent ; la suppression du classement “Espace boisé classé” sous les lignes à haute tension à l’intérieur du site classé, ou encore l’absence d’un Plan de prévention du risque d’incendie de forêt (PPRIF) sont les griefs majeurs. “Le risque d’incendie est aussi important que celui de chutes de blocs : depuis 1980, plus de 20 incendies ont ravagé le site“, souligne le président, Michel Bonjardini.

Une préoccupation que partage Valentin Giès, président de Toulon@venir : “Même si cela ne rentre pas dans le cadre strict du PLU, l’absence de PPRIF est à déplorer. Ce PPRIF est pourtant soutenu par la quasi totalité de la population et par de nombreuses associations et CIL.

Il poursuit sur un autre thème : “Nous demandons la définition des règles plus strictes (construction, défrichage, déboisement….) concernant les zones d’interface forêt-habitation“.

Enfin, l’Association de défense et de protection du Faron regrette l’absence de référence à la loi littoral, chose nécessaire à ce que le classement en espace remarquable subsiste. R.A.

Repères :

La suite du calendrier. Le commissaire-enquêteur s’attelle dès lundi à la rédaction de son rapport, qui contient également son avis. Il doit rendre sa copie début avril. Ensuite, le projet de PLU sera soumis à l’approbation définitive du conseil municipal, vraisemblablement au mois de juin. Les dispositions du PLU approuvées, seront dès lors applicables.

1 000 visiteurs environ ont parcouru la salle de la mairie d’honneur. C’est le comptage approximatif effectué par René Leestmans, commissaire-enquêteur, désigné par le Tribunal Administratif. “Pour plus de 200 remarques inscrites au registre, soit environ une personne sur cinq“, détaille-t-il.